La Voix du Nord du 18 février 2012
La Voix du Nord du samedi 18 février 2012
Cappelle la Grande, conseil municipal
Le conseil municipal hausse les taux.
Roger Gouvart hausse le ton
L’adoption du budget a été l’occasion, jeudi, pour Roger Gouvart, de revenir sur une caisse de solidarité de la CUD qu’il trouve injuste dans sa répartition. Confronté à la baisse de dotations de l’État, le conseil municipal a accepté de hausser les taux d’imposition locale de 2 % pour boucler un budget faible en investissements.
PAR OLIVIER TARTART dunkerque@iavoixdunord.fr PHOTO JEAN-CHARLES BAYON
Roger Gouvart ne manque jamais une occasion de décocher une flèche vers les écologistes et autres amoureux de la nature. Ce fut encore le cas, jeudi soir, lors du conseil municipal. Le temps d’une digression sur l’emploi : « Lors de l’examen du terminal méthanier, on a donné la parole pendant deux heures à dix associations qui n’existaient pas avant. L’association des petits oiseaux, celle pour sauver les abeilles… Alors qu’on a à peine écouté Franck Gonsse (conseiller municipal et secrétaire général de la CSOPMI) ». Et ne lui parlez pas d’architecture qui déroge au style flamand ! « Il faut rester dans les us et coutumes de Cappelle, a-t-il martelé. Je suis contre les bacs enterrés, les points d’apport volontaire de verre, les panneaux solaires et les jardins sur les toits. On n’est pas contre la discussion avec la CUD, à condition qu’elle soit constructive ! »
Une discussion est prévue en mars, lors d’une conférence des maires de la CUD, sur la taxe de solidarité communautaire que Roger Gouvart trouve injustement répartie. Il le martèle depuis des semaines : « Cappelle ne touche que 180 € par an et par habitant. Quand certains en ont 3 200 ! » Le conseil a adopté à l’unanimité une motion demandant à percevoir la répartition « moyenne » de cette manne, soit 810 €. « Avec ça, on sauve Cappelle et on fait la nouvelle mairie ! »
«On ne touche quel 180 € par an et par habitant. Certains, 3 200 ! Avec ça on sauve Cappelle ! »
Car pour le moment, au vu des finances communales, le projet de nouvelle mairie (envisagé derrière le Palais des arts) reste dans les cartons. Malgré la vétusté de l’actuel bâtiment, malgré l’obligation légale, programmée en 2015, concernant l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. La faute à un budget 2012 qui s’équilibre à 9,5 millions d’euros, adopté malgré les cinq oppositions de Jean-Marc Kson et ses colistiers. Grâce à des recettes s’élevant à 9,27 millions, la section de fonctionnement dégage un excédent de 474 559 € vers une section, d’investissement qui trouve son point d’équilibre à 677 950 €. « Les recettes et les dépenses sont quasiment les mêmes que l’an dernier, hormis une hausse de 163 000 € de charges de personnel, a remarqué Jean-Marc Kson. L’investissement ne représente que 6,7 %. Ce budget n’est pas une prouesse, on votera contre. » Roger Gouvart s’est évertué à balayer ces arguments. « Comme une dizaine d’anciens sont près de la retraite, on en a embauché dix nouveaux, un an avant, pour qu’ils se mettent dans le moule. Le meilleur des cours, c’est la pratique. Je remercie le personnel, on a 70 fonctionnaires, pas plus, qui sont polyvalents. Les autres communes de notre taille en ont beaucoup plus. C’est une vraie prouesse. On peut ainsi continuer notre bon travail social » Un travail social qui a toutefois un coût puisque les taux de l’imposition locale ont été revus à la hausse (+2 %) pour la troisième année de suite (lire ci-dessous). « Pendant dix-sept ans, on a résisté à l’augmentation d’impôts », a rappelé le maire. Et d’imputer cette obligation de revoir les taux à l’État, qui a décidé de reverser la taxe sur l’électricité à la CUD et non plus aux communes. •
Au fil du conseil…
Imposition locale : 3ème hausse après 17 ans de résistance.
– Désormais, seront fixés comme suit :
taxe d’habitation, 34,82 % (34,13 % en 2011)
taxe foncière bâti, 27,40 % {26,86 % en 2011)
taxe foncière non bâti, 62,97 % (61,74’% en 2011).
Un règlement intérieur pour la piscine.- « Ce n’est pas un lieu d’amusement mais un lieu de sport », a précisé Roger Gouvart, Confrontée à des comportements peu respectueux de certains usagers de la piscine avec le personnel municipal, les maîtres-nageurs ou les autres nageurs, la municipalité a décidé d’adopter un règlement intérieur. « Et on va faire la même chose pour la bibliothèque, a annoncé la maire. Il faut un peu de discipline dans Cappelle. C’est l’occasion de civiliser un peu mieux notre jeunesse. Et si vous êtes d’accord, on va même l’adopter pour l’ensemble des services qu’on propose à la population. » Adopté à l’unanimité.
Un BAFA en danger ?- Comme de coutume lors de l’examen du budget, le conseil municipal a également organisé les centres de loisirs estivaux. Ils se tiendront du 16 juillet au 25 août, du lundi au vendredi (10 h-12 h et 14 h-18 h) dans les centres suivants : Joliot-Curie, Jean-Jaurès, Crayhof et Pasteur. Mais des dissensions entre la Fédération sportive et gymnique du travail et le ministère de la Jeunesse et des Sports soulèvent des craintes pour l’avenir de la gratuité du BAFA, assurée aux jeunes Cappellois jusqu’ici. « Ici, c’est gratuit et ça ne plait pas aux organismes privés qui le font payer largement, a assuré le maire. Les centres aérés, c’est de la tranquillité sociale, de l’éducation et de la distraction. On essaie de nous faire passer par des « entreprises » et de supprimer le passage par des associations. Dans ce cas, au lieu de 250 jeunes formés (et le diplôme est important pour l’emploi), on en aurait pas 50 car cette formation coûte 1 000 €. » •